Yves Klein - Monochrome bleu

Le Grand Bleu

C’était il y a plus de 30 ans. À Nice. J’étais toute jeune, simple amateure d’art, sans beaucoup de connaissances. Au détour d’une cimaise, je me suis retrouvée face à une immense toile, peinte dans un bleu profond. J’ai regardé à gauche et à droite. Était-on en train de me jouer un tour ? Regardons ensemble le pouvoir émotionnel d’une « simple » couleur.

Yves Klein - Monochrome bleu

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Ébranlée, voire interloquée, je me demandai alors autant ce que je voyais là que ce que cette toile faisait là. Je n’avais jamais entendu parler des Monochromes d’Yves Klein à cette époque. Mais le choc passé, les préjugés surmontés, je me suis plantée devant cette œuvre. Elle n’était pas encore dans une salle dédiée aux monochromes du MAMAC, comme c’est le cas aujourd’hui, en Salle 6. Elle était accrochée à proximité d’une fenêtre, si mes souvenirs sont exacts, un peu à l’écart, à la lumière du jour. J’ai pris le temps de la détailler alors. J’ai glissé dans un état proche de la méditation. Mais me suis-je vraiment mise dans cet état ou est-ce la toile, par son pouvoir d’attraction presque magnétique, qui m’a happée ? Dans un premier temps, la matérialité de l’œuvre fut très prégnante. J’ai d’abord vu la pâte, les pigments. La couleur, je l’ai sentie de façon presque charnelle. Progressivement, j’ai plongé dans cette matière bleue, jusqu’à percevoir les nuances. Ce sont elles qui m’ont fait entrer dans la toile. Dans un second temps, cette matière a perdu de son importance, me laissant flotter dans cet espace. L’espace n’était cependant pas vide, j’étais conduite par les nuances, me menant par le bout du nez de vibration en vibration. J’en sortis sans brutalité, revenant à la réalité, revenant à moi-même après de longues minutes sans véritable conscience de mon être. Dans une sorte d’état hypnotique.

 

Observons à présent cette toile de façon plus rationnelle, dans sa matérialité.

De quoi est composée physiquement une œuvre monochrome ? D’un support et d’une surface colorée par la matière. Il y a donc un travail sur la matérialité, sur la peinture (ce qui sort du tube) et sur le support puisqu’il en est recouvert. C’est bien ce que j’ai ressenti dans un premier temps, avant de réellement pénétrer dans l’œuvre par la pensée.

Faute de figuration, il y a un vide figuratif. Mais est-ce vide pour autant ?

Si on décrit scrupuleusement un monochrome de Klein, on dira immanquablement que la toile est bleue ou mieux encore, que le support est peint avec une peinture bleue. La présence de la couleur rend le tableau figuratif par la couleur qui est figurée, elle est là pour elle-même. La toile n’est donc pas vide. Et c’est cette couleur, par son pouvoir de vibration, qui nous porte, qui nous soutient dans le cheminement de nos pensées ou plus simplement de notre sensation. 

À vous de plonger dans le vide !

Cette fois-ci, ce n’est pas une peinture que vous allez regarder et analyser mais une couleur. Plongez-vous dans un espace coloré ; le ciel, un mur uni et vierge d’accrochage. Pour une fois, observez ces surfaces en tant que couleur. Plongez-vous dedans, laissez-vous happer par les pigments, une tache par-ci, une irrégularité par-là. Que constatez-vous ?

Et faites de même ensuite avec un monochrome, puis complétez votre analyse et votre compréhension de l’espace pictural et de la couleur en vous procurant la méthode complète ou téléchargez gratuitement le pense-bête Art-toi.

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