Expression de la solitude

La solitude est apparente. Mais par quels moyens picturaux le peintre réussit-il à nous transmettre ce sentiment ?

Les deux personnages ne se regardent pas, n’interagissent pas. Les femmes représentées par des aplats de couleurs distinctes et contrastées ne se fondent nulle part. Chacune regarde dans une direction différente sans être opposée. Les personnages nous tournent le dos, comme pour nous ignorer passivement. L’un des visages nous est donné à voir dans une portion très réduite et sans détails. Le but du peintre était peut-être de le rendre plus réelle. Même, si on ne peut apercevoir les expressions, on sent les regards plongés dans le vague. Cette indication nous est donnée par la position des corps. L’un légèrement affaissé sur la balustrade tandis que l’autre s’appuie nonchalamment contre le chambranle de la porte-fenêtre. La lourdeur des sentiments est également exprimée par les formes colorées, massives. Le pied de la femme en bleu et gris repose sur le sol du balcon tandis que le second est appuyé sur la marche menant à l’intérieur, positionnant la femme dans un dedans-dehors.

Aucun lien ne semble se faire entre les deux femmes, ni par les formes, ni par les expressions, encore moins par la ligne. Le peu de détails rend la lisibilité des formes plus grande et leur interprétation de même. On projette dans ces « suggestions formelles » finalement tout ce que l’on veut.