Le Christ mort - Johann Melchior Wyrsch

Influence ou inspiration?

Evidement que pour ceux qui ont vu le même Christ mort de Mantegna il y a une influence crasse ! Les pieds en avant-plan, le point-de-vue en raccourci, le linceul immaculé sous le gisant, tout est pareil. Pourtant, la ressemblance s’arrête là.

Lamentations sur le Christ Mort - Andrea Mantegna

La ressemblance avec l'œuvre de Mantegna - La Lamentation sur le Christ mort en 1480, soit 300 ans auparavant, s'arrête là.

L’un porte encore les stigmates (au propre) de l’art gothique (au figuré), des plis soulignent savamment le corps, l’expression des pleureuses est tant exagérée qu’elle en parait grotesque, le rendu des éléments est descriptif.

Chez Wyrsch, nous sommes dans une simple chambre funéraire dont les symboles se réduisent à une couronne d’épines négligemment posée sur le sol et des clous. Une bassine de cuivre et un pot évoquent la toilette du corps. Les stigmates ne peuvent que se deviner. Le corps est représenté dans toute son anatomie, exception faite d’un cache-sexe comme il se doit. Il repose sur ce qui ressemble plus à un drapé qu’à un linceul. Au lieu d’une peinture religieuse, nous pouvons dire avoir affaire à un nu, un nu masculin, dans toute son humanité.

Le Christ mort - Johann Melchior Wyrsch

À vous de dire si influence ou inspiration !

La prochaine fois que vous serez face à une œuvre qui ressemble à une autre, observez bien tous les détails et tirez-en vos conclusions.

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