Léonard de Vinci : le portrait d'un curieux...personnage !
On a déjà tout dit sur le bonhomme, non ?
On le sait, Léonard de Vinci incarne le génie universel : il fut à la fois peintre, inventeur, ingénieur, anatomiste. Mais ce qu’on a moins analysé c’est l’impact de sa personnalité sur ses tableaux.
Cet article vous montre comment la personnalité et les centres d’intérêts d’un homme peuvent influencer son œuvre.

Portrait curieux de Léonard de Vinci
Un curieux inlassable
Né au milieu du XVe siècle, en Toscane, Léonard était tout sauf destiné à une grande carrière : fils illégitime d’un notaire et d’une paysanne, de nombreuses portes lui étaient donc fermées. Mais ce qui aurait pu être un obstacle professionnel, fut une chance pour Léonard, le dispensant d’embrasser une voie toute tracée. Cet électron libre se distingue très tôt de ses congénères par un regard tout différent sur le monde et une propension à ne rien faire comme tout le monde. Non seulement, il observe, mais aussi démonte des objets, note ses pensées dans des carnets – souvent écrits à l’envers d’ailleurs comme pour garder ses secrets bien à lui. Il expérimente tout ce qu’il peut et va jusqu’à disséquer des cadavres pour comprendre le fonctionnement humain. Son monde intérieur est un laboratoire permanent. Il s’intéresse à l’anatomie, à la botanique, à la mécanique, à l’hydraulique, à la physique. Les mouvements de l’eau, les effets de la lumière, l’organisation du ciel, les possibilités de la machine, tout le passionne. Sur la base de ses observations, il griffonne des croquis, rédige des listes, invente des mécanismes, dessine des plans de villes idéales. Ses carnets sont un joyeux bazar entre travaux scientifiques, études picturales, réflexions personnelles pimentés de traits d’humour….souvent abscons.
Et ça donne quoi en peinture ?
Cette curiosité hors du commun se retrouve partout dans ses tableaux.
L’artiste qui dissèque du regard
Léonard regarde la nature et le corps humain sous tous les angles possibles. Il n’hésite pas à disséquer des cadavres pour comprendre les muscles, les mouvements et l’expression des visages. Cette étude lui permet de peindre des portraits d’un réalisme et d’une profondeur psychologique inédits. On pense notamment au fameux sourire de la Joconde ou à la délicatesse des mains dans la Vierge aux Rochers : chaque détail trahit des heures d’observations patientes.
Un professeur Tournesol
Sa curiosité le pousse constamment à expérimenter de nouvelles techniques, à tester de nouveaux supports ou procédés : malheureusement, cela le conduit souvent à ne pas terminer ses œuvres, ou à choisir des techniques qui vieillissent mal : La Cène peinte à sec sur le mur du réfectoire du couvent dominicain de l’église Santa Maria delle Grazie s’est avérée très fragile.
En revanche, ses nombreux dessins préparatoires, esquisses et études, nous ont permis de comprendre ses explorations intellectuelles et artistiques.
Léonard, l’ingénieur du beau
Léonard ne s’intéresse pas qu’à la forme : il intègre ses découvertes scientifiques à ses œuvres. Grâce à ses connaissances en optique, il invente le sfumato, cette technique subtile qui fait passer la lumière et l’ombre sans contours nets, donnant aux visages un effet vaporeux et mystérieux.
Son regard de botaniste et de géologue s’infiltre dans les arrière-plans de ses tableaux, qui regorgent de paysages précis, presque vivants.
Cherchant toujours à percer les secrets de l’harmonie universelle, Léonard compose ses œuvres de façon savante. Il utilise la fameuse « divine proportion » pour placer ses sujets, comme dans l’Homme de Vitruve ou les scènes à la composition pyramidale. Pour lui, la peinture n’est pas seulement un art, c’est aussi une science.
Et ça donne quoi au final ?
Sa curiosité, moteur de ses recherches, confère à ses tableaux une vitalité, un réalisme et une profondeur sans précédent à l’époque, qui continuent aujourd’hui de fasciner. L’œuvre de Léonard de Vinci s’apparente à une vaste enquête sur le vivant et la nature, dont chaque peinture est le fruit d’une investigation transdisciplinaire.
Ce peintre, cet homme nous rappelle qu’en art comme en science, le véritable génie naît d’une curiosité sans limites. C’est en observant, en doutant et en questionnant le monde que ses tableaux continuent, aujourd’hui encore, à retenir notre regard et à stimuler notre imagination.
À vous d'analyser les célèbres oeuvres de Léonard !
Pour vous aider, rendez-vous sur l’article consacré à l‘analyse d’un autre oeuvre célèbre.
Et pour compléter vos hypothèses et votre analyse d’un tableau, procurez-vous la méthode complète ou téléchargez gratuitement le pense-bête Art-toi..