Libre interprétation
Un rideau fait de cordelettes de mousse comme on en voyait autrefois dans les épiceries populaires : voilà à quoi me fait penser cette œuvre. C’est souple, doux au toucher, on a envie de glisser ses doigts, à travers les éléments. Ils sont accrochés à l’encadrement d’une porte et cachent une partie de la scène qui se passe à l’arrière. Mais cette scène est aussi celle d’un grand vide, rendu visible par le rideau.
Découvrir ce qu’un tableau peut évoquer en vous
On a envie de tirer sur les cordelles pour les faire toucher le sol. On pourrait sentir leur élasticité. Pourtant à bien y regarder, ces cordes sont terminées par le geste sec de la peintre. La peinture a arrêté la matière. Et malgré tout, on a l’impression que l’œuvre n’est pas totalement achevée.
Pourquoi ?
Chaque élément est chargé de la même quantité d’encre, plus ou moins diluée tout au long de sa forme. Le rythme irrégulier rendu par l’alternance de lavis plus ou moins concentré, apporte un mouvement latéral. En me renseignant sur la démarche de l’artiste, j’apprends que l’utilisation de moyens minimaux est motivée par la volonté de laisser au spectateur une grande liberté d’associations personnelles. « Ce sont des phrases à moitié entamées elle renonce à l‘achèvement et s’arrête avant que le travail n’ai atteint sa finalité. » nous dit l’artiste.
Silvia Bächi a atteint son but : avant même de lire ces informations, ma sensation a été exactement celle voulue par l’artiste.
Libre à vous d'interpréter !
La prochaine fois que vous serez face à une œuvre, observez votre ressenti et vos émotions. Puis recherchez comment l’artiste a réussi à les provoquer et tirez-en vos conclusions.
Et pour compléter votre analyse et votre compréhension des éléments picturaux, procurez-vous le décodeur d’art sur la boutique en ligne.