Quand le titre nous met sur la voie...
De la poule et de l’œuf, qu’est-ce qui vient en premier… Dans notre observation de l’œuvre, que devons-nous regarder en premier : le titre sur le cartel ou définir par nous-mêmes le sujet ? En choisissant de lire le titre en premier lieu, notre observation va être influencée par la connaissance que nous avons du sujet. En effet, le titre livre souvent, nous l’avons vu, des informations précieuses. À l’inverse, en recherchant le sujet par nous-mêmes avant de connaître le titre de l’œuvre, nous allons devoir repérer les différents éléments pour en déduire le thème.
Alors, entre confort de lecture et aiguisage de notre faculté d’analyse, que choisir ? À vous d’en décider.
Comprendre le sujet par le titre de l'oeuvre
Sans avoir lu le titre, à la première lecture, je vois une lumière incandescente venant de la forêt, une lumière qui chauffe, non qui brûle car l’animal en bleu semble la chercher, à moins que ce soit de l’air qu’il recherche. Alors je mets à observer la toile plus en détails pour découvrir des indices. Les autres animaux tapis dans d’étranges formes m’en apportent. Ils semblent affolés, courant en tous sens.
Je m’approche du cartel. Le titre, Destins d’animaux, intrigant. J’observe alors avec une attention plus grande, je cherche à « voir autrement ». En recherchant des informations sur cette œuvre, j’apprends que Franz Marc avait écrit au dos de son tableau : Et tout être est agonie flamboyante.
Cette phrase me permet d’appréhender à présent le sujet sous un autre angle. Les couleurs tout d’abord, rouge sang, m’apparaissent à présent menaçantes. Ce n’est plus de la lumière mais le feu. Un flux rougeoyant. L’animal au premier plan ne « prend plus le soleil » mais cherche l’air car il s’asphyxie.
Les traces de couleurs éparses que je trouvais chatoyantes deviennent des rayons de feu. La masse sombre semble non plus protectrice telle une roche mais une masse terrifiante qui avance dans le fatras d’éléments anguleux. Elle forme une ombre menaçante qui va s’abattre sur les animaux. Vision apocalyptique. Vision prémonitoire puisque dans un an ce sera la guerre.
À vous de décider !
Alors, entre confort de lecture et aiguisage de notre faculté d’analyse, que choisir? À vous d’en décider.
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