Se mettre en perspective !
« Regarde le château, on dirait un enfant qui l’a dessiné. Il est bien trop petit, les personnages ont l’air gigantesques. En plus, on voit les murs latéraux comme s’ils étaient de face. Ces peintres ne connaissaient vraiment rien à la perspective en ce temps-là. On dirait de l’art naïf… »

Comprendre la notion de perspective en peinture
À coup sûr, notre malin ne sait pas qu’au Moyen Âge, peindre le monde consiste non pas à le représenter tel qu’une personne le voit, mais selon sa place particulière au sein d’un système hiérarchisé. En ce temps-là, l’espace pictural est en effet régi par des lois et des rapports symboliques, sans se soucier du temps, ni même de l’espace. Ainsi, un personnage peut-il apparaître plusieurs fois dans la même œuvre et sa taille ne tenir compte d’aucun critère de réalité visuelle. La plupart du temps, les personnes représentées sont placées sur un même plan, voire empilées comme des boîtes de conserve sans qu’on puisse penser que les artistes de cette époque étaient plus stupides que leurs ancêtres païens, juste une question religieuse.
Mais à quoi la perspective peut-elle bien servir ?
Le but du peintre a longtemps été de rendre un monde en 3D sur un support en deux dimensions. À l’image des plans, la perspective contribue à l’illusion de profondeur, décolle le sujet du fond de la toile, lui donne du relief et l’étoffe d’une illusion de 3e dimension. Ainsi, reconnaître les différentes méthodes utilisées à travers les siècles permet de comprendre quelle réalité les artistes ont choisi de représenter. Mais avant de retracer l’évolution des techniques, encore faut-il en comprendre l’essence. Pour ce faire, prenons un exemple pratique. C’est facile.
À vous mettre les choses en perspetive !
Vous êtes dans une gare. Avancez et positionnez-vous au milieu des deux rails du chemin de fer (facile d’accord, mais pas prudent, donc imaginez). Là, vous êtes sur le point de vue. Levez bien le regard horizontalement et regardez les rails et autres lignes le plus loin possible. Elles symbolisent les lignes de convergence de la perspective. Tentez ensuite d’imaginer où toutes ces lignes se rejoignent. Tout là-bas, au bout, c’est le point de fuite. Tournez votre regard vers la gare puis alternativement vers la maison du garde-barrière (imaginons qu’il y en a une), tout au bout des voies. La gare est immense comparativement à la maison du garde- barrière. Ce sont les raccourcissements ou la méthode de la taille relative. Pour compléter l’exercice, nous pouvons aussi voir l’ombre derrière le bâtiment. Pour terminer, voyons les plans successifs constitués par la gare, un arbre un peu plus loin, la maison du garde- barrière et le train qui vient en face. Bon, là, c’est le moment de sortir de l’exemple… et de rejoindre le quai en toute sécurité !
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