Un tourbillon d'amour
Regardez cette œuvre, que ressentez-vous ?
Face à elle, m’est revenu en tête la vision d’un ouragan au large des côtes de Floride où je vivais alors. Etant abritée, je n’ai vécu de ce phénomène que la sensation visuelle, mais si puissante qu’elle m’en a donnée le tournis. Regardons comment le peintre s’y est pris pour me faire revivre cette expérience.
Comprendre la signification du tracé
Observons comment le peintre s’est servi des éléments picturaux pour nous raconter une histoire et plus encore nous la faire ressentir.
On voit en premier lieu un tourbillon. Comme si nous étions happés dans une sorte de tempête. L’oeil (du cyclone) se trouve placé dans le corps et le visage de la femme. Vue dans son ensemble, l’œuvre est composée de multitudes de traces, de taille et de forme similaire. Ces petites virgules sont chargées de matière. La pâte très visible appuie l’expressivité de chaque coup de pinceau. Ce sont des volutes, mais acérées, de couleurs violentes, souvent cernées de noir.
L’homme, Oskar Kokoschka, le peintre lui-même, semble résigné, figé dans une position comme s’il semblait craindre de perturber le sommeil de sa belle. Les traces, horizontales cette fois, expriment la puissance de sa résignation. Son corps en est lacéré, rendant sa chair musculeuse et décharnée tout à la fois.
La femme, Alma, ici amour du peintre, ne lutte pas, elle se laisse emporter. Ses yeux clos sont faits de simples traits de couleur brune. Sa bouche, également composée d’un trait presque droit, n’exprimant aucune expression. Son corps est rendu par un tracé plus fluide, plus fondu. Cette manière symbolise une notion d’abandon. Une certaine douceur se dégage de l’œuvre en raison des tons utilisés pour la représentation de la femme. Plus clairs, vert et rose, s’ils sont les couleurs du songe, ils sont également ceux de la mort.
Le couple repose sur un lit de végétation toujours réalisés des mêmes traits expressifs que ceux formant le corps de l’homme. Ces volutes dessinent une sorte de coquillage, de cavité, un abri. Et c’est le mouvement général des touches qui nous emporte, nous engloutissant dans ce tourbillon d’amour et de souffrance.
À vous de suivre la ligne !
Choisissez une œuvre du peintre expressionniste allemand Ernst Ludwig Kirchner et observez les éléments suivants :
- Comment se présentent les formes et pour quel impact ?
- À quoi servent les lignes ?
- Les lignes décrivent-elles une forme générale ?
- À quoi servent les couleurs ?
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