Poussin et la Vénus endormie
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Poussin, on m’avait dit : « classique », « conservateur », bref ennuyeux. J’avais vu un maitre de la juste mesure, de la tempérance, de la ligne. Je suis donc entrée au Musée des Beaux-Arts de Lyon où se tenait l’exposition Poussin et l’Amour pour prendre un plaisir plus intellectuel que sensuel.
Qu’elle ne fut pas ma surprise dès les premières toiles ! Mes préjugés tombèrent au pied de cette Vénus endormie. Et pas seulement à ses pieds d’ailleurs !
En premier lieu, évidement c’est le corps magnifique de cette déesse dans la lumière que le regard attrape. Mais tout aussi vite, la main posée sur son pubis, sa tête renversée sautent aux yeux. On coule naturellement entre ces doigts négligemment accrochés aux parties du plaisir et le mouvement de la tête. Endormie, tu parles !
Ensuite, le regard roule ou se déroule, comme le fait le satyre du drap, et on regarde alors son expression lubrique. L’angelot, gardien de l’amour, crée un pont entre les deux personnages. Mes dernières illusions tombent lorsque mes yeux font de même sur le Satyre « caché » derrière l’arbre. Si bien caché…sa main échouée dans sa culotte qu’un arbre tente de masquer pour mieux montrer !